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« Alaïa/Kuramata, la légèreté en création » : une exposition entre mode et design à la Fondation Azzedine Alaïa

Azzedine Alaïa était un collectionneur passionné dans tous les domaines de la culture. Dès les années 2000, parmi ses collections figurent vingt-cinq pièces conçues par Shiro Kuramata, l’un des plus grands designers japonais de son temps. « Pour s’échapper du chiffon » aimait à dire le couturier facétieux qui appréciait chez Shiro Kuramata, la légèreté, l’humour et la relation à la sculpture qu’ils partageaient tous les deux.
En 2005, Azzedine Alaïa avait de son vivant, consacré une exposition au sein de la Fondation à Shiro Kuramata, disparu en 1991. Son épouse, Mieko Kuramata, amie du créateur, joua un rôle fondamental dans la constitution de sa collection riche de pièces essentielles, parmi lesquelles : Pyramid (1968), Luminous chair (1969), OBA-Q (1972), Glass Chair (1976), How High is The Moon (1986), Twilight Time (1985).
Vingt années plus tard, et pour la première fois, la Fondation Azzedine Alaïa présente, jusqu’au 12 janvier 2025, une nouvelle exposition regroupant plus de vingt pièces de mobilier et d’objets d’exception du designer (1934-1991), associés à près de vingt créations haute couture du créateur.

 

Stephane Aït Ouarab

 

Réunis selon des impressions de matériaux, de formes ou d’esprits communs, la maille lurex d’une robe épurée répond au métal tricoté d’une assise, l’acrylique transparent d’une étagère dédale résonne dans les mousselines arachnéennes d’un modèle haute couture.

 

Stephane Aït Ouarab

 

La disparition des lignes chez l’un, la recherche ultime d’une couture invisible car virtuose chez l’autre, associent leurs créations sur le même socle de pensée. La soustraction des formes, et paradoxalement la multiplication des compositions, unissent les deux grands auteurs.
Les meubles de formes irrégulières de l’un, avec l’étagère pyramidale de 1970, attestent des mêmes déhanchés que les robes à bandelettes du second.

 

Stephane Aït Ouarab

 

Les plis arrêtés de la Lampe Oba-Q (1972) s’abandonnent dans ceux d’une robe blanche évanescente.

 

Stephane Aït Ouarab

 

Ses créations parfaites sont des réponses affutées à l’équilibre des choses et des objets. Qu’il s’agisse de fauteuils, de lampes ou de tabourets, le mobilier d’acrylique de Shiro Kuramata efface toute impression de structure et chasse l’impureté visuelle que le designer redoutait.
« Je ne fais pas de croquis. Je dessine tout dans ma tête. Les images arrivent toujours en premier. Lorsqu’on dessine, on a tendance à se préoccuper des aspects périphériques (…) et avant que vous ne puissiez vous en rendre compte, cela pourrait finir par remplacer les questions plus essentielles à prendre en compte. » déclarait Shiro Kuramata.

 

Stephane Aït Ouarab

 

Stephane Aït Ouarab

 

Une magnifique exposition d’une infinie légèreté qui réunit, dans un face à face, le génie créateur dévoilé du designer et du couturier.
Toutes les créations et les œuvres présentées de Shiro Kuramata et de Azzedine Alaïa, sous le commissariat de Carla Sozzani, éditrice et amie du créateur, et Olivier Saillard, historien français de la mode, sont issues des collections de la Fondation Azzedine Alaïa.

 

 

Azzedine Alaïa & Shiro Kuramata à la Fondation Azzedine Alaïa au 18 rue de la Verrerie Paris 4ème
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