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Chantal Thomass met en vente aux enchères 40 ans de mode à Drouot

Le 6 mai prochain, Chantal Thomass avec la collaboration de la maison de vente Millon présentera 40 ans de Mode, une vente aux enchères à l’hôtel Drouot.
Cette vente exceptionnelle révélera au public, aux collectionneurs et aux passionnés, 274 pièces uniques de défilés, de collections de prêt-à-porter et d’accessoires de la créatrice.
Première du genre sous le marteau, cette rétrospective de la carrière de Chantal Thomass a été préparée avec le plus grand soin sous sa direction avec la complicité de Didier Ludot, expert de la haute couture et du prêt-à-porter de luxe du 20ème siècle.
La vente aux enchères est complétée d’une vente en ligne réunissant 355 pièces, accessible jusqu’au 8 mai et d’une exposition dans les vitrines de la Joyce Gallery jusqu’au 2 mai.

 

 

Chantal Thomass est immédiatement associée à la lingerie qu’elle transforme en accessoire de mode. Elle fut dès les années 70’, avec Kenzo, Jean Charles de Castelbajac, Thierry Mugler, Claude Montana, Anne Marie Beretta, Sonia Rykiel, une des figures majeures de la vague des créateurs français.
Ces créateurs éclectiques au style reconnaissable vont dessiner la femme des années 80’ et 90’. Irrévérencieuse et éminemment créative, cette nouvelle garde va apporter une nouvelle énergie à la mode parisienne.
Dans cette mouvance, Chantal Thomass définit les contours d’une nouvelle féminité : extravagante, libre, charnelle, nimbée d’humour et de clins d’œil.
Elle est la grande instigatrice du masculin – féminin, du voilé – dévoilé, du dessous – dessus, empruntant aisément au vestiaire masculin étoffes et esprit.
Une mode unique qui souligne le corps et le remodèle. Greta Garbo, Louise Brooks, Marlene Dietrich, Joséphine Baker sont ses héroïnes. La dentelle d’exception, les nœuds, le rose et le noir, ses fétiches…

 

MADAME CHANTAL THOMASS & MILLON
Jo Zhou

 

Pourquoi vous séparez-vous de cette garde-robe ?
En 2019, la Joyce Gallery à Paris a organisé une exposition baptisée Personal Dressing qui m’était consacrée : j’y ai exposé mes objets, mes photos, mes collaborations et aussi une partie de mes archives Mode. Cette exposition a piqué la curiosité de l’expert Didier Ludot – que je connaissais bien – et qui a demandé à voir l’ensemble des pièces ; pièces archivées précieusement près de Paris dans un local à température constante de 15°. L’idée de la vente aux enchères a été rapidement évoquée et la collaboration avec la Maison de Vente Millon lui a donnée vie. Mon travail a souvent été exposé dans le passé : une vente aux enchères (avec le très beau catalogue qui en a été tiré) était une façon inattendue de présenter mon travail de mode et de faire découvrir la genèse Chantal Thomass « que les moins de 20 ans ne peuvent pas connaitre » ! Mon univers n’est pas né ex nihilo (rires) ! Et cette envie aussi de donner une nouvelle vie à toutes ces pièces que j’ai imaginées… des femmes vont pouvoir les acquérir et les porter !

 

MADAME CHANTAL THOMASS 40 ANS DE MODE
Jo Zhou

 

Parmi les presque 600 pièces vendues aux enchères, pouvez-vous m’en citer 3 qui sont représentatives de votre parcours et m’expliquer leur importance dans votre carrière
Toutes ces pièces ont une histoire et sont « un moment de vie » ! Il y a cette « mariée écuyère » en doudoune XXL immaculée (lot 45) : j’avais approché dans les années 80 la Maison Moncler – encore grenobloise à l’époque – pour travailler sur des doudounes que je voulais théâtrales… avec l’envie de détourner un vêtement technique, d’y mettre de la mode pour se mettre en scène dans la vie. Cela a donné des pièces généreuses enveloppantes, «poids plume», confortables pour le jour comme pour le soir. J’ai aussi d’heureux souvenirs liés à une tenue portée par Isabelle Adjani pour les César en 1984 (lot 191). J’avais pensé pour elle une tenue tout à la fois légère, confortable (« un soir sportswear ») et spectaculaire dans un blanc mat – comme un écrin à sa beauté – très loin de ce qui se portait à l’époque sur le tapis rouge ! Pendant l’été 1979, le mythique Palace s’était déplacé au casino de Cabourg. Pour le voyage un train avait spécialement été affrété avec deux bars et une boite de nuit… Le « Tout Paris » de l’époque, Clio Goldsmith, Helmut Berger, Michel Klein… s’était déplacé et s’enivrait de champagne… Je portais pour l’occasion une combinaison en jersey soie perlée d’étoiles de mer or (lot 189) que j’avais dessinée et réalisée à mes mesures. Un joli vestige d’une soirée devenue mémorable !

 

MADAME CHANTAL THOMASS 40 ANS DE MODE
Jo Zhou

 

Quelles pièces avez-vous précieusement conservées que vous ne vendriez pour rien au monde ? et pourquoi ?
Une véritable casquette d’amiral en feutre noir mais brodée à mon nom en cannetille or. Une pièce réalisée dans les ateliers de la Maison Michel. Une doudoune longue aux fermoirs en brandebourgs crée en collaboration avec Monclerc : nylon glacé noir, col châle généreux, matelassage en losange, taille travaillée comme un corset et volume patineuse… J’ai aussi conservé quelques pièces en plume et marabout ! J’ai travaillé dès mes débuts avec les plumassiers parisiens sur des manteaux, vestes, boléros : c’est chaud, léger et facile à rouler dans une valise ! (rires)

 

 

Comment s’est faite la sélection ?
Les pièces étaient déjà classées et répertoriées ce qui a considérablement facilité le travail de sélection… et Didier Ludot est aguerri à ce genre d’exercice. Le choix s’est fait en fonction de critères des plus concrets aux plus émotionnels : évidemment l’état général mais aussi l’ancienneté, la rareté, l’unicité… même si sur ce dernier point la quasi, voire la totalité des pièces est unique ou a été produite en courte série. Et n’oublions pas : les souvenirs liés à chaque vêtement et accessoires… Jo Zhou a réalisé toutes les photos du catalogue qui a été édité pour l’occasion ; catalogue que nous avons voulu comme un livre avec moult images de défilé, une biographie autorisée (rires), un abécédaire et des dessins de mes grands amis Jean Charles de Castelbajac et Hippolyte Romain… dans un flot de rose, de noir, de blanc et de rouge… très important le rouge, toujours en touche et mat comme mon rouge à lèvres (rires) !

 

ROBE DE MARIÉE VOGUE ITALIA 1988
Christian Moser

 

En 2019 vous exposiez à la Joyce Gallery Paris, en 2021 vous organisez cette vente aux enchères, quels sont vos prochains projets ?
« À tout seigneur tout honneur » ; une exposition dans les vitrines de la Joyce Gallery au Jardin du Palais Royal, du 6 avril au 2 mai, présentera une partie des pièces de la vente aux enchères. On y retrouvera aussi en exclusivité et à la vente (en click and collect) des broches camées en céramique réalisées à la main en collaboration avec la manufacture italienne Rometti. Manufacture avec laquelle je crée déjà des vases aux volumes généreux : j’avais imaginé un vase piqué de camées… et comme j’ai la folie des broches (rires), l’envie de réaliser des broches-bijoux à partir de ces camées a été comme une évidence. Les pièces de la vente en ligne seront présentées dans leur intégralité dans l’espace de la maison Millon, rue Rossini, du 29 avril au 7 mai sur rdv. Dans les deux cas, vous pourrez acquérir le superbe catalogue de la vente au marteau ! Le 4 mai prochain sera inaugurée à Saint-Étienne l’exposition les Rubans de l’Intime au Musée de l’Art et de l’Industrie dont je suis la marraine. Le ruban a toujours accompagné mon travail de mode et de lingerie et mes pas m’ont souvent menée à Saint-Étienne pour travailler sur ce savoir-faire unique. Alors c’est une très grande émotion d’être la marraine de l’exposition qui lui rend hommage.
Vient d’être lancé avec Barrisol, avec qui je collabore sur des toiles décoratives, un projet de suspensions lumineuses : j’ai pu exprimer mon envie de créer des pièces « Bigger than life » et mettre la lumière en volume par des motifs qui me sont chers. Butterfly et Oriflamme, fruits de cette collaboration, sont des luminaires tout à la fois techniques, poétiques mais aussi légers, protecteurs, aériens… et posés dans les airs, le temps semble suspendre son vol. Une jolie façon d’enrichir « le vocabulaire Chantal Thomass » ! Le rangement et l’archivage de mes collections de lingerie m’occupent également beaucoup ! Mais ça nous en reparlerons !
Et enfin mon site « Madame Chantal Thomass » que nous finalisons d’arrache-pied avec mes équipes ! Un site qui sera la vitrine de mon travail passé, présent et futur !

 

Vente aux enchères exceptionnelle Madame Chantal Thomass « 40 ans de mode » présentée par la Maison de vente Millon, Commissaire priseur : Alexandre Millon, Expert : Didier Ludot, vente au marteau : jeudi 6 mai 2021 à 14h, à l’Hôtel Drouot au 9 rue Drouot, Paris 9ème, salle 5.
Exposition des pièces vendues au marteau : 4 et 5 mai 2021 à l’Hôtel Drouot.
Vente online : du 19 avril au 8 mai 2021 sur www.millon.com.
Exposition des pièces vendues online : du 29 avril au 7 mai 2021, Espace Millon, rue Rossini, Paris 9ème (sur rdv : www.millon.com).
Exposition de plusieurs pièces emblématique de la vente : du 6 avril au 2 mai 2021, vitrines de Joyce Gallery Paris au 168, Galerie de Valois, Jardin du Palais Royal, Paris 1er.
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