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La Fondation Azzedine Alaïa présente l’exposition Azzedine Alaïa, Arthur Elgort. En liberté

Sous le commissariat et la direction de Carla Sozzani et Olivier Saillard, l’exposition, Azzedine Alaïa, Arthur Elgort. En liberté, présentée jusqu’au 20 août 2023 à la Fondation Azzedine Alaïa met en regard les photographies intemporelles et essentielles à l’iconographie du couturier, mais aussi des clichés plus confidentiels, avec les vêtements les plus iconiques d’Alaïa.

 

Stéphane Aït Ouarab

 

ROBES COLLECTION PRINTEMPS/ÉTÉ 1986
Stéphane Aït Ouarab

 

JOAN SEVERANCE & AZZEDINE ALAÏA, PARIS, 1982, ROBE COLLECTION AUTOMNE/HIVER 1983
Stéphane Aït Ouarab

 

LINDA SPIERINGS & AZZEDINE ALAÏA, PARIS, 1983, VESTE COLLECTION PRINTEMPS/ÉTÉ 1984
Stéphane Aït Ouarab

 

Cette association compose une exposition unique à Paris qui consacre la photographie et la mode dont Alaïa et Elgort orchestraient le renouveau. Ce jeu d’intuition, et de spontanéité signe l’exercice de style nouveau dans la photographie de mode et la désacralisation des vêtements de créations pour mieux les mettre à la portée de tous.

 

ARTHUR ELGORT
Stéphane Aït Ouarab

 

Arthur Elgort est né à New York. Azzedine Alaïa à Tunis. Tous deux ont l’espoir que la pratique des arts officiels les conduise vers leur destinée. Le premier aspire à devenir peintre et s’inscrit au collège Hunster de sa ville. Alaïa, lui mise tout sur la sculpture dont il apprend les techniques à l’école des Beaux-Arts de Tunis.
Elgort ne sera pas peintre et Alaïa refusera de devenir un sculpteur secondaire. C’est une histoire analogue qui caractérise leur début mais leur apprentissage dans leur discipline à tous les deux sont en revanche différents.
C’est en 1950, que Alaïa réalise son rêve parisien après quelques travaux de couture pour une clientèle choisie qui lui permette de financer ses études. Les vêtements qu’il confectionne font de lui un couturier en herbe dont on reconnaît la virtuosité.
Quant à Elgort ses ambitions artistiques dévient quand, dans les années 1960, il se rend chez un vendeur d’appareil photos. Avec son premier Polaroïd, il en découvre tous les visages, ausculte le monde, et fournit des photos à ses professeurs. Il ne regarde plus le passé sûr que le futur s’écrira à travers l’objectif, la chambre noire et le papier argentique. Il est définitivement photographe.
Alors que Azzedine s’apprêtait à coudre pour des maisons de couture, le destin le conduit à devenir le couturier en chambre le plus mystérieux mais aussi le plus convoité. Chez Simone Zehrfuss, Louise de Vilmorin, La Comtesse de Blégiers, Arletty, il réalise sur commande des vêtements sur mesure. Auprès des femmes qui le cherchent et le recommandent, il apprend l’académie des corps, perfectionne sans cesse sa technique. Elles seront sa véritable école jusqu’à ce que Thierry Mugler à la fin des années 70 ne le persuade de devenir lui-même créateur.
Quant à Arthur Elgort, il troque son Polaroïd contre un Nikon et développe une véritable passion pour tous les types d’appareils, récents et anciens dont il apprécie les techniques, les singularités et les pratiques différentes. Le grand directeur des publications Vogue Alexander Liberman aperçoit quelques clichés du nouveau venu, l’encourage et l’introduit auprès des rédactrices de son magazine illustre. Arthur Elgort travaillera avec Polly Allen Mellen et Grace Coddington. En une année il devient célèbre.
Les chemins d’Azzedine et d’Arthur finissent évidemment par se croiser à Paris. Et à force de séries partagées et conçues par eux pour les magazines, ils se sont reconnus dans l’absence des décors qui pour eux deux, superflus venaient perturber la vision photographique de l’un, les vêtements sculpture de l’autre.

 

VERONICA WEBB & AZZEDINE ALAÏA, PARIS, 1986
Arthur Elgort

 

ARTHUR ELGORT & GRETHE HOLBY ELGORT, NEW YORK CITY, 1987
Arthur Elgort

 

CHRISTY TURLINGTON, NEW YORK CITY, 1987

Arthur Elgort

 

En noir et blanc, les images du photographe se veulent des instantanés. Il préfère l’élan corporel à la pause éculée des mannequins. Il ouvre les fenêtres des studios, y fait rentrer la lumière et fait de la rue son théâtre. Alaïa se reconnaît d’instinct dans la nouveauté de ses images mais aussi dans leur rigueur. À l’issue des publications on ne sait plus qui fait l’apologie de l’autre.

 

LINDA SPIERINGS, PARIS, 1983
Arthur Elgort

 

Les modèles et les mannequins qui traversent les pellicules de l’un, les vêtements de l’autre se trouvent être les ambassadrices de ces expressions nouvelles où deux regards se rencontrent. Linda Spierings, Jeny Howarth, Janice Dickinson, Bonnie Berman, Veronica Webb, Frederique Van der Wal, Naomi Campbell, Christy Turlington, Cindy Crawford, Linda Evangelista, Stephanie Seymour telles les divinités quotidiennes d’un jeu désinvolte ornent de leurs gestes la frise que Alaïa et Elgort ont su dessiner ensemble.

 

NAOMI CAMPBELL & AZZEDINE ALAÏA, PARIS, 1986
Arthur Elgort

 

 

Fondation Azzedine Alaïa au 18 rue de la Verrerie Paris 4ème
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