La Galerie templon expose une série de Mitt Paintings des années 90 de Jules Olitski
08/10/2024/
La galerie d’art contemporain Templon expose, jusqu’au 26 octobre 2024, dans son espace de la rue Beaubourg, les Mitt paintings de Jules Olitski, grand maître du Color Field américain. Cette nouvelle exposition, après les peintures des années 70 et 80 présentées respectivement en 2015 et 2019, déployée en deux volets entre Paris et New York à la galerie Yares, se concentre sur les oeuvres des années 90.
La série des MITT paintings, de 1988 à 1993, peu exposée de son vivant témoigne de la passion de Jules Olitski pour l’expérimentation autour de la couleur et de la lumière.
À la fin des années 80, avec la complicité de l’entreprise Golden Artists Colors Inc, pionnier des peintures acryliques, il est l’un des premiers à s’emparer des possibilités plastiques inédites de leur nouvelle gamme.
Après avoir jeté et vaporisé abondamment la matière et la couleur brute sur la toile, Olitski l’étale à la moufle (mittens en anglais) dans une chorégraphie faussement improvisée de mouvements ondulatoires et généreux. Ces oeuvres font éclater les codes de la simple peinture, flirtant désormais avec ceux de la sculpture.
Les toiles dévoilent un subtil jeu de reliefs sur lesquelles l’acrylique autant que la lumière sont sensuellement sculptées. Entre ses mains, la matière se révèle tour à tour lumineuse ou assombrie, mate ou luisante, élastique ou adhérente.
Sa pratique expérimentale dite moderniste, débutée dans les années 60 qui consistait à faire l’expérience de la peinture comme peinture (Michael Fried), Jules Olitski a évolué ensuite vers une ligne affranchie du goût moderniste, entre matérialité et immatérialité de la couleur.
Avec les Mitt Paintings, il ne s’agit plus seulement de questionner l’essence-même de la peinture mais aussi la nature ambiguë de sa surface, la notion de hasard, comme du lien mystérieux entre main et tableau. Cette série marque ainsi l’aboutissement de décennies d’exploration picturale et de réflexion sur la puissance de l’abstraction.
Jules Olitski est né en Russie soviétique en 1922 et, décéde en 2007 à New York. Il émigre aux États-Unis dès son plus jeune âge et, étudie à la New York University. Il est une des figures essentielles du Color Field Painting. Il représente les États-Unis à la Biennale de Venise en 1966, et est le premier artiste vivant à exposer au Metropolitan Museum of Art en 1969.
L’œuvre de l’artiste a été montrée dans de grandes institutions à travers le monde : San Francisco Museum of Art, 1967, Whitney Museum of American Art, 1971, Portland Museum of Art, 1998, Smithsonian American Art Museum, 2008, The Toledo Museum of Art, 2012, le Naples Museum en 2013 et le Reading Museum en 2014.
Elle est représentée dans les principales collections muséales comme celle du Museum of Modern Art et du Met Museum à New York, de la National Gallery of Art à Washington, Solomon R. Guggenheim Museum à New York, The Art Institute of Chicago, du Brooklyn Museum à New York, de la Tate Moderne à Londres.
