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Alaïa hiver/printemps 2024 : la collection ultra-féminine et glamour de Pieter Mulier

Hors calendrier, la collection Alaïa hiver/printemps 2024 a été présentée, en juillet dernier, sur la passerelle piétonne Léopold-Sedar-Senghor qui relie le Musée d’Orsay à la rive droite côté Jardin des Tuileries. Pour cette collection, Pieter Mulier explore le temps. Loin du concept abstrait, il fait du temps une matière concrète avec ses signes et ses signifiants, ses reflets et ses réflexions à travers la mode.
Sur cette passerelle, qui semble lier les origines de la Maison Alaïa et son présent, les mannequins aux courbes féminines et sensuelles se croisent en perpétuel mouvement. Leur marche s’associe au tic-tac éternel de la grande horloge humaine. Le son du temps, qui est aussi le rythme de la vie.

 

 

 

 

 

 

 

L’idée de création, d’artisanat, de mode, peut être une mesure du temps pris, du soin apporté. Les coutures retracent non seulement la forme du corps mais aussi la vie de ces vêtements, telles des chronologies retraçant leur évolution et leur raffinement, le processus de leur invention. Ils font écho à des conceptions d’archives, à une autre époque et à une autre vie ici reconsidérées, chéries. Leur temps est valorisé.

 

 

 

 

 

 

 

La notion élastique du temps a toujours eu une signification particulière chez Alaïa : éviter ses conventions et ses restrictions, embrasser ses possibilités.
Le temps est un fétiche contemporain. Les inventions et les confections reflètent une tactilité, une sensualité, faites de flanelle de laine, de lin, de coton, de mailles transparentes et laquées, de cuir, de latex. Ils peuvent se faire passer pour un autre, exiger un moment d’examen plus approfondi et minutieux.

 

 

 

 

 

 

 

 

Les coutures suivent la forme du corps et donnent aussi vie à ces vêtements, en racontant les évolutions et les perfectionnements, en dévoilant tous les procédés derrière leur création. Ils se font l’écho des dessins, des archives, provenant d’un autre temps, d’une autre vie désormais chérie et célébrée. Leur temps est glorifié.
Les boutons, étrangement, sont aussi la marque du temps et de ses procédés : le rituel d’une robe, qui s’attache et se noue d’un seul et même tissu, et annonce sa propre évolution dans le temps, celui d’une révélation future lorsqu’on la détachera.

 

 

 

 

 

 

 

 

Alaïa
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